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Rudolf Weigl

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Rudolf Weigl
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Zakopane
Sépulture
Nationalité
polonaise
Formation
Université de Lviv
Université Adam-Mickiewicz de Poznań
Université Jagellonne
Université nationale de médecine Danylo Halytsky de Lviv (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Conjoint
Zofia Weigl (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Société scientifique de Lwów (en)
Académie polonaise des arts et sciences
Académie royale de médecine de Belgique
Towarzystwo Naukowe Warszawskie (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Renommé pour
Découverte du vaccin contre le typhus européen
Vue de la sépulture.

Rudolf Stefan Jan Weigl (, Prerau, Zakopane) est un biologiste polonais et l'inventeur du premier vaccin efficace contre le typhus européen. Il a fondé l'Institut Weigl à Lwów en Pologne (maintenant Lviv en Ukraine), où il menait ses recherches sur le vaccin[1]. Ce fut là que, pendant la Shoah, il abrita des Juifs (en) au risque de se faire tuer par les Nazis (en); ses vaccins étaient aussi transportés en contrebande à l'intérieur du ghetto local ainsi que dans le ghetto de Varsovie, permettant de sauver des vies innombrables parmi les Juifs[2].

Né à Prerau, Rudolf Weigl est issu d'une famille autrichienne. Après le décès de son père dans un accident de vélo quand il était petit, sa mère Elisabeth Kroesel épousa Józef Trojnar, professeur de lycée polonais, et s'installa avec sa famille à Jasło en Pologne. Plus tard, la famille déménagea à Lwów, où Weigl obtint son diplôme en 1907 du département de biologie à l'université Jan Kazimierz de Lwów. Il y suivit les enseignements des professeurs Benedykt Dybowski (1833-1930) et Józef Nusbaum-Hilarowicz (1859 – 1917). Après la fin de ses études, Weigl devint assistant de Nusbaum et reçut son habilitation en 1913 au département de zoologie comparative et d'anatomie[1].

De 1918 à 1920 Weigl a travaillé dans un laboratoire militaire à Przemyśl, avant d'être nommé professeur de biologie à l'université de Lwów. Dans l'entre-deux-guerres, il acquiert une renommée mondiale grâce à ses travaux.

Après l'invasion des troupes soviétiques en , il poursuit les activités de l'Institut dans le Lvov soviétique désormais occupé. La production de vaccins contre le typhus est massivement augmentée. Après l'invasion allemande de la ville le , les nouveaux occupants abattent 25 professeurs de l'université, y compris l'ancien Premier ministre et mathématicien polonais Kazimierz Bartel. En raison du danger croissant pour sa propre vie, Weigl se déclare prêt à continuer à travailler, mais refuse de signer la Deutsche Volksliste (dont le but était de classer les habitants des territoires occupés allemands en catégories de désirabilité). Les Nazis s'intéressèrent de près à ses recherches. Au cours des quatre années suivantes, Weigl dirigea l'Institut de recherche sur le typhus et le virus de Lvov, une branche de l'Instituts für Fleckfieber – und Virusforschung du Haut Commandement de l'Armée à Cracovie. Dans ce contexte, il sauva la vie de nombreuses personnes (le nombre est estimé à plusieurs milliers) en qualifiant leur travail « d'important pour l'effort de guerre ». Parmi les employés figuraient des professeurs d'université polonais tels que Stefan Banach, Bronisław Knaster et Władysław Orlicz. Les employés nourrissaient de leur sang des poux infectés et le sérum était extrait des intestins des insectes. Parmi les rescapés se trouvaient aussi des Juifs, comme son collègue de science naturelle et sociologue Ludwik Fleck. Ainsi, Weigl employa et protégea des intellectuels polonais, des Juifs et des membres de la résistance polonaise. Grâce à la contrebande, ses vaccins sauvèrent des vies innombrables dans les ghettos de Lwów et de Varsovie jusqu'à ce que l'Institut soit fermé par les forces de l'Union soviétique après l'offensive de 1944[3].

Weigl vint à Cracovie en 1945. Il reçut la chaire de l'Institut de microbiologie générale à l'université Jagellon de Cracovie et, plus tard, la chaire de biologie à la Faculté de médecine de Poznań. La production du vaccin demeura à Cracovie dans les années qui suivirent et jusqu'à aujourd'hui. Le nouveau régime lui proposa également des installations de fabrication de vaccins à Moscou. Son refus de s'impliquer dans le régime socialiste lui fut dommageable[4]. Il mourut, brisé et oublié[4], le [1].

L'Institut Weigl occupe un rôle important dans le film d'Andrzej Żuławski, La Troisième Partie de la nuit (1971).

En 2003, le professeur Weigl reçut à titre posthume la médaille de Juste parmi les nations décerné par l’État d'Israël[5],[6].

Méthode de production du vaccin

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En 1930, après la découverte en 1909 de Charles Nicolle que les poux étaient le vecteur du typhus épidémique et en suivant les travaux faits pour un vaccin d'une maladie très similaire (la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses), Weigl passa à l'étape suivante en développant une technique de production du vaccin en élevant des poux infectés et en les utilisant pour former la base du vaccin. Il affina sa technique pendant les années qui suivirent jusqu'en 1933 où il lança un test à grande échelle.

La méthode se découpait en quatre étapes principales :

  • Élever des poux sains, pendant environ 12 jours
  • Leur injecter le typhus
  • Les élever encore, pendant 5 jours supplémentaires
  • Utiliser le broyat des intestins de poux infectés pour composer le vaccin.
Monument dédié à Rudolf à Wrocław

Bibliographie

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  • (en) Arthur Allen, The Fantastic Laboratory of Dr. Weigl: How Two Brave Scientists Battled Typhus and Sabotaged the Nazis, W. W. Norton, 2014.
  • (pl) Ryszard Wójcik, Kapryśna gwiazda Rudolfa Weigla, Wydawnictwo Uniwersytetu Gdańskiego, Gdańsk, 2015, (ISBN 978-83-7865-308-0)

Notes et références

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  1. a b et c Waclaw Szybalski, "The genius of Rudolf Stefan Weigl (1883 – 1957), a Lvovian microbe hunter and breeder" ("Le génie de Rudolf Stefan Weigl (1883 - 1957), un chasseur et éleveur de microbes" In memoriam. McArdle Laboratory for Cancer Research, University of Wisconsin, Madison WI 53705, USA
  2. « Halina Szymanska Ogrodzinska Rescuer Story, Part 1 », sur humboldt.edu (consulté le ).
  3. Halina Szymanska Ogrodzinska, "Her Story". Recollections
  4. a et b (en) Tilli Tansey, History of medicine: Typhus and tyranny, nature.com, 17 juillet 2014
  5. (en) Rudolf Weigl sur le site Yad Vashem
  6. Znak Magazine, Righteous from Wroclaw 24.07.2003, from the Internet Archive
  7. Weigl, at www.lwow.home.pl

Article connexe

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Liens externes

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